Sans gluten : un peu de tolérance envers les intolérants !

champ-de-ble

Cela fait 4 mois que j’ai supprimé le gluten de mon alimentation suite à des examens et analyses sérologiques, après une année chargée en allergies de tout type, vraisemblablement dues à des intolérances alimentaires. Le résultat est assez impressionnant.
Du point de vue de l’Afdiag, de la médecine conventionnelle, des gastro entérologues français, de la presse et des médias, je suis identifié comme … rien du tout.
En effet, en France, soit on est coeliaque ou allergique, soit on est « rien ».

Nos amis anglo-saxons et notamment américains, qui sont bien plus en avance que les français sur le sujet, reconnaissent davantage les différents niveaux de réaction au gluten.
On parle en effet aux USA de sensibilité, hypersensibilité au gluten, et depuis quelques années de NCGS (Non Celiac Gluten Sensitivity).
Les dernières études sur le sujet démontrent que les symptômes peuvent être exactement similaire, à la différence que la maladie coeliaque est une maladie auto-immune, qui détruit progressivement les villosités de l’intestin.

« L’intolérance au gluten est une maladie où les personnes présentent des symptômes liés au contact avec le gluten, qui ne se distinguent peut-être pas de la maladie coeliaque, mais ne causent pas de lésions de l’intestin » Docteur Daniel Leffler.

La question de la perméabilité intestinale semblait longtemps réservée à la maladie coeliaque (étude de 2011) mais les dernières recherches prouvent que les 2 pathologies sont concernées pas la perméabilité et que le gluten rend l’intestin perméable chez tout le monde.

Pour mieux comprendre

– Le gluten, c’est quoi ?

Gluten _AboutLe gluten est un composé protéique issu du lavage à l’eau d’une farine de céréales telle que le blé. Il est composé de plusieurs protéines dont les principales sont la gliadine et la gluténine.
Pour des raisons de rendement, la teneur en gluten des céréales actuelles (surtout le blé) a fortement augmenté à force de croisement et sélections lors des 50 dernières années.
Excellent liant, le gluten est désormais présent dans la plupart des préparations industrielles (gâteaux, biscuits, chocolat) et parfois là où on ne l’attend pas (charcuterie, médicaments, boissons, infusions, lait infantile).
Vous le trouverez parfois sur les étiquettes sous les appellations : dextrose, amidon, malt, épaississant, etc.

La sensibilité, hypersensibilité ou Intolérance (non coeliaque)

Si vous observez depuis longtemps des symptômes gastro-intestinaux tels que ballonnements, constipation, gêne abdominale mais aussi des manifestations neurologiques, migraines, fatigue chronique, anxiété, dépression, sans en trouver la cause et après avoir écarté d’autres pathologies, il est envisageable de se pencher sur la question du gluten. En cas du suspicion, il va falloir passer par des analyses.
Ne comptez pas sur votre généraliste, à moins qu’il ait déjà été confronté à ce cas, pour détecter la pathologie, orientez-vous plutôt vers un homéopathe ou naturopathe.

Quand les examens sanguins n’ont pas révélé d’anticorps anti-transglutaminase IgA, la maladie coeliaque est écartée. Les résultats peuvent montrer une présence d’anti-corps anti gliadine (mon cas), qui confirme une sensibilité.

La maladie coeliaque

Il s’agit d’une maladie auto immune, causée par l’ingestion de gluten. Elle provoque une forte atrophie des villosités de l’intestin, et une inflammation, entraînant de nombreux troubles et douleurs gastro-intestinaux, une malabsorption des nutriments, vitamines et minéraux.
Des tests sanguins servent à la détecter via l’analyse du taux d’anticorps IgA dirigés contre la transglutaminase. Si le test est positif il est complété d’un examen endoscopique pour confirmer le diagnostic.
Le diagnostic est parfois long à établir (en moyenne 9 ans aux USA, 12 ans au Canada) car la pathologie est peu connue.

L’allergie au gluten

Dès l’ingestion de gluten, la personne manifeste de suite des symptômes tels qu’un oedème de Quincke, éruptions cutanées, qui surviennent souvent pendant un effort physique.

Mode (et mythes)

sans-gluPas une semaine ne passe sans lire ici et là des magazines ou blogs qui vantent les mérites du « régime sans gluten », sous des prétextes de santé, beauté et minceur.
Les stars s’y mettent, l’industrie suit, et puis de plus en plus de monde s’y colle, tout comme on se mettait il y’a quelques année au régime DU*** ou au régime pamplemousse, avec tous les risques qu’entraîne l’éviction d’un aliment ..
Au passage, les détracteurs mettent dans le même panier les personnes diagnostiquées ou coeliaques ou  intolérantes, et ces dernières passent pour snobs ou orthorexiques.
Le phénomène génère aussi quelques fantasmes, au Royaume-unis, 20% de la population pense être coeliaques alors que la proportion de personnes atteintes est de 1 à 2% comme en France.

En conclusion

Pourquoi je parle de tolérance dans le titre ? Parce que je pense qu’il faut respecter les personnes qui ont fait des choix concernant leur alimentation. Le choix leur a parfois été imposé. Personnellement j’adore manger une tranche de pain, une pizza ou boire une bonne bière de temps en temps (surtout si elle est brassée par mon frère 🙂 ) mais je sais qu’en cas d’écart, les jours qui suivent vont être terribles.
Et quand bien même une personne souhaiterait prendre telle ou telle direction alimentaire, qui n’engage qu’elle, par conviction, éthique ou toute raison qui lui permette d’être en phase avec elle même, dans la mesure où le choix est mûri,  je trouve sage de le respecter.
Ce que je retiens de ces changements ? Surtout des points positifs, cela m’a amené à encore plus cuisiner moi-même, découvrir de nouveaux aliments, à lire dans le détail les étiquettes des produits, à privilégier les aliments non transformés, bios quand cela vaut le coup, sinon de proximité, et à mieux me connaitre.
Et non, cela ne nuit pas à la sociabilité, à aucun moment cela ne m’a empêché de sortir au restaurant, de me faire inviter ou de recevoir.
Désormais c’est devenu un réflexe de demander aux convives s’il y’a des choses qu’ils ne mangent pas. Sans faire de chichi ni de menu exclusif.

Bon appétit ! Vos commentaires et réactions sont les bienvenus. !

Guillaume

Sources :
www.celiac.com/
www.passeportsante.net
www.afdiag.fr
www.homeophyto.com
www.entrepatients.net
www.huffingtonpost.fr/sz-berg/maladie-coeliaque-gluten_b_1889187.html
www.thierrysouccar.com/
www.perten.com/fr/Produits/Glutomatic/A-propos-du-gluten/
www.celiaccentral.org/non-celiac-gluten-sensitivity/introduction-and-definitions/

2 réflexions sur « Sans gluten : un peu de tolérance envers les intolérants ! »

  1. Merci Guillaume pour ton article et cet intéressant témoignage.

    Je suis globalement d’accord avec toi sur le fond. Mais je voudrais souligner quelques imprécisions car le docteur en biologie que je suis a noté quelques points à réviser pour un meilleur message.

    Concernant cette phrase :
    « Il est composé de plusieurs protéines dont les principales sont la gliadine et la glutamine. »

    Attention de ne pas confondre ! Ta phrase n’est pas exacte. La glutamine est un acide aminé et non pas une protéine. Il faudrait corriger pour gluténine, un des constituants protéiques du gluten de blé.

    Plus loin dans la section : La sensibilité, hypersensibilité ou Intolérance (non coeliaque)
    « anticorps anti-glutamine » n’est pas possible biologiquement à ma connaissance (un anticorps ne peut pas être dirigé contre un seul acide aminé tel que la glutamine). Tu veux probablement dire anticorps anti-transglutaminase.

    Enfin, dans la section : La maladie coeliaque

    Ce n’est pas correct de dire « taux de Transglutaminases » car ce n’est pas le taux de l’enzyme (parfaitement naturelle et présente normalement chez tout le monde), mais bien le taux d’anticorps IgA dirigés contre la transglutaminase (qui est le marqueur biologique de diagnostic de la pathologie).

    Sinon comme j’ai dit au début nous sommes globalement du même avis et tu l’avais d’ailleurs souligné ici: http://blog-sans-gluten.com/pourquoi-manger-sans-gluten/

    Amicalement,
    Marc

    • Bonjour Marc,
      Merci pour ces précisions et pour ton éclairage !
      J’ai en effet mixé protéines et acides aminés dans la légende sur la composition du gluten.
      Pour ce qui qui est du terme « anticorps anti-glutamine », c’est le raccourci utilisé par la médecin qui me suit et que j’ai lu dans plusieurs articles. Je m’en remets à ton expertise.
      J’ai corrigé en conséquence.
      Au plaisir d’échanger !
      Amicalement

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